Voici 1 mois jour pour jour que nous avons avons quitté notre train-train quotidien, laissé derrière nous le confort et la sécurité, fait une parenthèse dans notre vie sociale. Tout cela a été troqué pour près de 470 jours de vie sur la route, faits de découvertes, d’imprévus, de moments incroyables partagés en famille, de moments plus difficiles et de colères aussi… Il y a quelques jours, alors que je conduisais Marcel au travers des magnifiques routes de Toscane, j’essayais de faire le bilan de tous ces chamboulements survenus en si peu de temps. Car même si cela fait près de 4 ans que nous rêvions de ce voyage, la transition est assez brutale… Cet exercice n’était pas si simple à faire et je me suis dit qu’il serait intéressant de tenter d’en faire un résumé au travers de ce petit article.
L’objectif premier de ce voyage était de faire une pause dans nos vies formatées « voiture-boulot-dodo » afin de vivre une aventure familiale hors du commun à travers le monde. Le premier constat évident est que l’objectif est en bonne voie d’être atteint. Certes nous n’avons visité « que » 4 pays mais il nous reste encore plus de 400 jours pour faire monter le compteur. Mais à côté de ça, le trajet aller/retour quotidien Maison-Boulot, réalisé en écoutant les infos déprimantes de la radio tout en cogitant sur la tonne de choses à faire au boulot ou à la maison, a laissé place à un aller simple réalisé en camping-car, la fenêtre ouverte (car non, nous n’avons pas la clim…) au travers de paysages encore jamais vus, tout en spéculant sur les caractéristiques du futur endroit visité ou du futur spot où nous passerons la nuit. Aujourd’hui, je ne passe plus la majeure partie de ma journée devant un écran d’ordinateur à imaginer comment améliorer un procédé de fabrication d’un médicament, ni à tenter de résoudre un problème survenu, je le passe le nez en l’air à observer les merveilles que l’Homme ou que la Nature a pu construire, je le passe à faire toutes sortes d’activités avec les garçons que je n’ai jamais pris le temps de faire, je le passe à discuter avec Aurélie de nos visites, des futurs activités, de nos envies. Et enfin, alors qu’avant, après ma journée de boulot, je n’attendais bien souvent qu’une chose c’est que les enfants soient au lit afin de pouvoir enfin souffler, nous prenons maintenant le temps de nous faire un petit apéro lorsque nous sommes satisfait de la journée passée et faisons un rapide bilan des « bons moments » et des « moins bons moments ».
Je me rends bien compte que tout cela peut paraitre idéal et même un peu trop parfait. Jusqu’à présent, je ne me suis en effet contenté que de décrire si l’objectif premier du voyage était atteint. Et comme dit plus haut, il est en bonne voie d’être atteint. Je vais maintenant aborder d’autres aspects de notre quotidien, tel que la promiscuité, le rythme des journées, les caractères de chacun,… Il est évident que la machine n’a pas tout le temps tourné comme une horloge bien huilée et qu’un temps d’adaptation a été nécessaire (et ce temps d’adaptation est même toujours d’application pour certains points…).
Passer d’un espace de vie de 250m² à 12m² n’est pas chose aisée, surtout quand comme moi vous êtes quelqu’un qui aime avoir un espace net et que chaque chose soit à sa place et que vous vous retrouvez, dans ces 12m², avec deux garçons qui ignorent ce que signifie « ranger après avoir utiliser » et une miss touche à tout qui adore s’éparpiller entre ses différents projets… Ne vivant pas dans un régime totalitaire dominé par un patriarche tout puissant, j’ai bien compris que je devais lâcher un peu de lest et tolérer un certain « fouillis ordonné » dans Marcel, mais jusqu’à un certain point malgré tout. Aurélie l’a bien compris et fait son possible pour laisser un minimum de choses trainer (même si entre vous et moi, elle a quand même pris beaucoup trop de livres et d’occupations en tout genre…). Pour les garçons, ça s’améliore doucement mais c’est encore loin d’être acquis. Du coup, je vous laisse imaginer la scène pour la mise au lit des garçons vers 21h lorsqu’il fait encore 30-32°C dans Marcel et qu’on s’aperçoit qu’il y a plus de 300 cartes Pokémon qui recouvrent littéralement leurs lits pendant que la moitié des Lego se trouve sur la table tandis que l’autre se trouve par terre ou entre les coussins… Bref, l’exaspération monte côté parents, la fatigue et la victimisation prennent le dessus côté enfants (car ce n’est évidemment jamais eux les responsables). Ce n’est donc pas toujours simple de cohabiter tous ensemble et chacun essaie de faire son possible. A côté de ça, Aurélie et moi essayons que chacun des enfants participent aux tâches quotidiennes de bases tels que passer l’aspirateur, mettre la table ou faire la vaisselle.
Malheureusement, ces fameuses tâches quotidiennes peuvent aussi être l’une des nombreuses sources de tension entre deux frères. Ils ont beau s’adorer, s’il y a une injustice ou le moindre favoritisme pour l’un ou pour l’autre, alors c’est le drame ! C’était déjà comme ça avant le voyage et bien évidemment, ça n’a pas changé… Nous faisons notre possible pour être équitable, pour les raisonner, mais lorsqu’on a 6 ou 8 ans, c’est tellement plus simple de râler pour un oui ou un non. Sur ce point là, je dois bien avouer que d’autres voyageurs nous avaient déjà prévenu avant le voyage: « Vous verrez, en voyage, les disputes entre les enfants ne vont pas diminuer, que du contraire même ! ». Ils avaient malheureusement raison… Et au final, c’est tout à fait logique: les garçons vivent 24h sur 24 ensemble et n’ont qu’un seul compagnon de jeu de leur âge. Il est donc tout à fait normal qu’il y ait des moments de pur bonheur et d’éclats de rire, tout comme des moments où les noms d’oiseaux volent et où les larmes coulent. Et c’est valable également pour Aurélie et moi. C’est illusoire de croire que nous sommes d’accord sur tout les points et qu’il n’y aucune source de tension (même si là, je le savais dès le départ que je ne cherchais pas la simplicité en allant m’amouracher d’une Geeraerd…). Mais là aussi, on essaye de relativiser et de vite passer à autre chose…
Au niveau du rythme de vie, je dois dire que tout s’est relativement vite mis en place. Nous avons vite oublié nos horaires de vies actives pour adopter des horaires plus adaptés à chacun. Bien évidemment, Martin est notre réveil matin vers 8h-8h30 tandis que Maxime aime faire les prolongations s’il n’y a pas de bruits. Le soir, la mise aux lits des enfants a aussi été décalée vers 21h. D’une part pour nous laisser le temps de faire des activités conséquentes durant l’après midi tout en évitant de passer une fin de journée dans l’urgence mais également afin que les enfants soient juste à point… Martin s’écroule en général quelques minutes après l’histoire du soir tandis que Maxime réinvente encore le monde durant une trentaine de minutes avant de sombrer à son tour. Aurélie et moi disposons donc encore de 2 à 3h pour écrire l’étape du jour sur Polarstep, rédiger divers articles destinés à alimenter le blog (ce que je suis occupé à faire…), bouquiner les guides pour planifier au mieux les jours suivants ou encore identifier les meilleurs spots où poser Marcel dans les jours à venir (vive l’application Park4night !). Les journées sont quant à elles rythmées par les visites des pays traversés, par les activités outdoor réalisées (rando, pêches, jeux,…), par les trajets à bord de Marcel qui jusqu’à présent n’ont jamais dépassés 3h, par des moments « calmes » de 30 à 45 minutes après le repas du midi où chacun fait l’activité qui lui plaît mais seul et sans nécessiter l’aide d’un autre, et bien évidemment par les ravitaillements en tout genre (diesel, gaz, eau, nourriture,…) et par l’intendance.
J’ai encore en tête mille sujets que je souhaiterais aborder mais je vais me limiter afin d’une part de rester un minimum dans le thème de cet article mais surtout parce que ces sujets pourraient faire l’objet d’articles spécifiques. Ici se clôture donc ce bilan sur ce premier mois de voyage passé sur la route. Je ne peux néanmoins m’empêcher de vous annoncer que dans les prochains jours, un article équivalent sera publié mais celui-ci sera cette fois rédigé par les enfants…
Coucou Aurélie et Olivier,
Nous suivons vos aventures avec beaucoup de plaisir, admirons les belles photos et imaginons votre vie nomade. Et nous avons beaucoup aimé ces réflexions après un mois, qui ne cachent pas plus les difficultés rencontrées que les bonheurs qui jalonnent votre route. Les voyages sont aussi des voyages intérieurs et votre expérience hors du commun apportera son lot de sensations et de transformations qui feront bien grandir vos deux petits loups.
On vous envoie par e-mail un article sur le tourisme qui nous a fait penser à vous.
Gros bisous,
Cécile et Vincent
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